Singapour, lundi 24 juin 2013 (J+665)

Publié le par journaldebordmadeinsingapour

Le Haze…. haze.jpg

C’est le mot qui était sur toutes les lèvres et sur tout le web singapourien depuis une semaine.

Haze ça signifie « brume » en français. La réalité est un peu moins romantique…

Pendant une semaine Singapour a vécu dans la fumée des feux de forêts de sa voisine indonésienne. Chaque année à cette période les exploitants d’huile de palme brulent les forets pour préparer les sols aux plantations de palmiers (c’est ce qu’on appelle la culture sur brulis, des années de cours de géographie ont pris une réalité bien tangible subitement pour moi). Sauf que cette année des vents dominants ont orienté durablement ces fumées sur Singapour et le sud de la Malaisie, de l’autre côté du détroit de Malacca. Nous donnant la sensation pendant une semaine de vivre dans un barbecue géant.

Chacun avait le nez collé sur le taux de PSI, ces particules nocives contenues dans l’atmosphère, franchissant heure après heure des records mondiaux. La ville s’est peu à peu effacée dans une fumée blanche, les immeubles disparaissant, les habitants se couvrant de masques ou restant calfeutrés chez eux. Et un certain nombre fuyant la Cité-Etat par avions, bus ou bateaux. Un coté hystérie collective riche d’enseignements (après la géographie, un peu de sociologie pratique…). Et puis on a enrichi notre vocabulaire : NEA, PSI, haze, N95 etc

Et puis samedi le vent a tourné. Brusquement. Sans préavis. Le ciel est redevenu bleu, le PSI a chuté, l’odeur a disparu. Et on a recommencé à vivre doucement. Comme en sursis en fait. Puisque les feux sont toujours là, les records continuent à être battus en Malaisie et on dit que si le haze revient, il pourrait bien durer plusieurs semaines faute de pluie.

Dimanche nous étions sur la plage, à boire des coups face à nos habituels tankers sous un grand ciel bleu. Mais avec une drôle de boule dans le ventre… J’emprunte les mots d’une copine (link) pour décrire notre état d’esprit car je les trouve tellement justes : « On a l'impression de se réveiller après un gros cauchemar ou une soirée bien trop arrosée : le mal de tête et l'incrédulité qui vont avec. »

Pour nous achever dans le dérèglement climatique, ou plutôt dans la conviction que décidément l’homme fait vraiment n’importe quoi à la nature, hier il est tombé un orage de grêle sur l’ouest de l’ile. Oui, de la grêle, à l’Equateur : ces petites (enfin là on parle tout de même de 2 centimètres de diamètre) billes de glace venues du ciel. Ce serait le résultat de l'ensemencement des nuages au-dessus de l’Indonésie pour tenter d'éteindre les feux justement.

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